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Et l’amour dans tout ça?
Allez, j’ose ! Je vais vous parler d’amour… Bien obligée parce qu’en fait, je viens de m’apercevoir que je ne savais pas aimer et que j’étais loin d’être la seule. Comment ça ? Vous avez raison d’être choqués, surtout si vous me connaissez : je m’occupe d’un atelier du Jeu de Peindre, je pratique l’Aïkido, je passe ma vie avec des enfants et je souhaite que tous aient la possibilité de grandir librement avec attention et considération, j’ai aussi un compagnon avec lequel je partage tout ce qui me tient à cœur… Pourtant l’amour, j’avoue, je viens de le découvrir et encore même pas, je dirais plutôt que je l’ai aperçu. Mieux vaut tard que jamais !
Pendant ce temps, à la Lisière
Emmanuelle Berger voyage “à la rencontre d’orthophonistes singulières et passionnées qui engagent leur créativité, leur humanisme, leur folie dans leurs prises en soin” .
Elle écoute, rencontre, enregistre puis monte tout cela en podcast. C’est ainsi qu’elle a créé le Porte-Mots, véritable trésor d’expériences humaines.
J’ai eu la chance de l’accueillir en mars 2024. Nous n’avons passé qu’une journée ensemble mais Emmanuelle a su écouter, capter l’ambiance…
Amis de l’Éclos, de la Lisière, et plus largement du 10-Dalmatie, des enfants, des humains… ou même amis de l’orthophonie, régalez-vous!!
pour écouter, rendez-vous ici
Le Jeu de Peindre : 1946-2076, Chapitre 5
Le Jeu de Peindre : 1946-2076, Chapitre 4
Vu d’en bas, le monde est beau
J’écris d’en bas, depuis la Lisière (1), les deux pieds sur terre. À la Lisière de paysages denses : des forêts luxuriantes, des déserts, des toulousaines en briques, des petits jardins, des barres de béton, des terrains vagues. À l’intérieur, des êtres humains : privilégiés, éveillés, sans papiers, immigrés, en difficulté, surdoués, scolarisés, non scolarisés, jeunes, très jeunes, âgés, très âgés.
Qu’est-ce que je fais au milieu de tout ça ?
Le jour, je marche, j’ai la chance de traverser plusieurs fois par semaine les frontières grâce à mes multiples passeports, cartes d’identité et autres papiers d’autorisation : lundi vendredi orthophoniste, mardi jeudi animatrice, mercredi samedi servante du Jeu de Peindre.
- la Lisière – www.la-lisiere.fr [↩]
Le Jeu de Peindre : 1946-2076, Chapitre 3
Le Jeu de Peindre : 1946-2076, Chapitre 2
Rien ne change : on mute
La Lisière est en pleine mutation. D’habitude, elle évolue constamment, cette année elle mute. Oui, depuis cette fameuse loi pour lutter contre les séparatismes, il y a un grand bouleversement.
Parmi les non-scolarisés il y a la peur, la colère, ceux qui fuient, ceux qui renoncent, ceux qui continuent, pas trop rassurés quand même, et tous ceux, étonnamment nombreux, qui arrivent parce qu’ils sont convaincus que leur vie va pouvoir continuer ainsi, peut-être à raison, ou parce qu’il faut en profiter jusqu’au dernier moment. Parmi les scolarisés, il y a tous ceux qui même s’ils sont à l’école sont en fait à la porte de celle-ci et de la société, pas par choix mais par une sorte de fatalité, parce qu’il n’y a pas de moyens, pas de temps, parce qu’ils ne comprennent pas ce qu’on attend d’eux et qu’ils ne savent même plus qu’ils auraient pu apprendre autrement, avec plaisir.
L’inattendu
Cet article est inattendu. Au départ, j’avais l’intention d’écrire quelques mots pour faire part des vœux de l’Éclos pour cette nouvelle année, puis c’est devenu un texte, mais il y a aussi des vœux (tout à la fin) !
Alors, en route pour l’inattendu…
Celui qui entre ici quitte tout et plonge dans une autre vie pour en ressortir, après un laps de temps prévu, plus fort, plus accompli. Si l’acte de tracer qui a lieu ici n’aboutit pas à une œuvre, il n’est pas sans conséquences. Car il produit l’éclosion de la personne. (1)
Il y a quelques années, des phrases comme celles-ci, écrites par Arno Stern à propos de l’atelier, me faisaient rêver. Lorsque j’ouvris l’Éclos en 2014, elles me portaient.
Puis les premières personnes arrivèrent. Lire la suite
- Arno Stern, Les enfants du Closlieu, Editions Delachaux et Niestlé, 1989. [↩]