Rien ne change : on mute

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La Lisière est en pleine mutation. D’habitude, elle évolue constamment, cette année elle mute. Oui, depuis cette fameuse loi pour lutter contre les séparatismes, il y a un grand bouleversement.


Parmi les non-scolarisés il y a la peur, la colère, ceux qui fuient, ceux qui renoncent, ceux qui continuent, pas trop rassurés quand même, et tous ceux, étonnamment nombreux, qui arrivent parce qu’ils sont convaincus que leur vie va pouvoir continuer ainsi, peut-être à raison, ou parce qu’il faut en profiter jusqu’au dernier moment. Parmi les scolarisés, il y a tous ceux qui même s’ils sont à l’école sont en fait à la porte de celle-ci et de la société, pas par choix mais par une sorte de fatalité, parce qu’il n’y a pas de moyens, pas de temps, parce qu’ils ne comprennent pas ce qu’on attend d’eux et qu’ils ne savent même plus qu’ils auraient pu apprendre autrement, avec plaisir.


Et la Lisière est là, au milieu, à accueillir toutes ces histoires… Je suis bien incapable de vous dire, même si je me suis beaucoup informée, ce qu’il adviendra de l’IEF (1) comme de l’école. D’abord, je me suis dit “bientôt, dans ce monde, il ne sera plus possible de respecter aucun enfant”, ensuite “les problèmes, c’est fait pour réveiller la créativité” et enfin “je vais opérer une mutation réunitiste” puis….
Si les problèmes et leur dépassement ne vous intéressent pas, vous pouvez allez directement au dernier paragraphe, comme je suis toujours autant intéressée par les chemins et processus que par le résultat, il y en a plusieurs!

“Bientôt, dans ce monde, il ne sera plus possible de respecter aucun enfant”

Respecter, qu’est-ce que cela veut dire ? “Considérer, estimer, vénérer ce qui est considéré comme sacré.” Pour moi qui suis passionnée par le phénomène d’apprentissage – comment et pourquoi on apprend – cette notion de respect est essentielle car avant toute chose, en tant qu’adulte, pour laisser l’enfant apprendre, on le considère : on l’observe et on le prend en compte. Puis on l’estime : on reconnaît sa valeur. Enfin et même surtout, on vénère ce qui est considéré comme sacré en lui : toutes ses capacités innées, cette vie bouillonnante dont il s’agit de prendre grand soin.

Respecter la personne dans sa totalité n’a rien à voir avec le fait de la laisser libre (respecter sa liberté), partir de ses centres d’intérêt (respecter ses goûts) ou aménager des temps différents (respecter son rythme), non, c’est quelque chose de bien plus important : préserver ce bouillonnement de vie dans son entier.

Cela nécessite une attention constante et ne peut être le fruit d’aucune idéologie. Pour cela il faut pouvoir expérimenter, observer, réfléchir, parfois changer de direction. C’est tout le problème de cette nouvelle loi qui ne permet plus que chacun expérimente et réajuste, selon ses besoins. Par le fait même de définir une voie unique et quelques exceptions, on limite les possibilités d’expérience-tâtonnements-erreurs-questionnement-transformation-nouvelle expérience et, par le simple fait de penser en ces termes, on empêche tout ce qui permet le processus d’apprentissage, pour les parents comme pour leurs enfants. Alors oui, j’avoue que je me suis dit qu’il n’y avait plus grand espoir.

Puis j’ai réfléchi…

Les problèmes, c’est fait pour réveiller la créativité

Oui, justement, dans le processus d’apprentissage, c’est le moment où l’on fait face à un problème qui permet de créer quelque chose de nouveau, d’inventer et c’est ainsi que la contrainte initiale finit par procurer un gain de connaissance et de plaisir.

Cela prend un peu de temps, on peut d’abord être tenté de fuir le problème, de revenir en arrière -avant le problème- quitte à stagner, ou de se faire croire qu’on a résolu le problème tout en sachant au fond que ça ne marche pas complètement.

Ce qui peut aider dans un premier temps, pour éviter de s’épuiser pour rien, c’est d’identifier le problème ! En ce qui me concerne, le voilà : comment continuer à respecter la personne dans ce nouveau contexte qui réduit considérablement la liberté éducative, interdit presque l’instruction en famille et rend quasiment impossible le fait d’expérimenter hors d’une progression des acquisitions scolaires par âges et années ?

Ce questionnement entraîne toute une série d’interrogations et tentatives de résolution : créer des écoles différentes ? Certains le font et c’est très bien, personnellement je trouve que le cadre est très limitant. En profiter jusqu’à la fin ? En profiter ce n’est plus suivre sa direction, se projeter dans l’avenir, c’est prendre tout ce qu’on peut parce qu’on imagine déjà le pire. Se cacher ? Difficile de se cacher et d’apprendre en vivant dans le monde, parmi les autres. Partir ? J’avoue que j’aime voyager mais que je n’ai aucune envie de quitter ma vie ici. Renoncer ?

Euh… reprenons tout depuis le début : comment est-ce que j’en suis arrivée à me passionner pour les apprentissages ? Pourquoi ? qu’est-ce qui m’a amenée aux apprentissages autonomes ? qu’est-ce que cette chose à laquelle je tiens tant ?

Reprenons depuis le début

Lorsque que j’ai exercé en tant qu’orthophoniste, j’ai fait des rencontres et expériences d’une grande richesse, en libéral comme en institution, j’ai été passionnée par la découverte des mécanismes d’apprentissage. Pourtant, progressivement, quelque chose m’a gênée : je trouvais que la satisfaction d’apprendre était tellement importante qu’il était dommage de ne la cultiver qu’auprès d’enfants diagnostiqués dans un contexte qui limitait la nature et la durée des interventions. Lorsque j’ai créé la Lisière, le but était de mettre en place un cadre qui permette de mettre l’individu, au-delà des étiquettes, au centre de ses apprentissages et plus largement de sa vie. Elle s’est tour à tour définie comme un lieu de jeu, un terrain d’apprentissages autonomes, un lieu d’apprentissage par la rencontre et le jeu, un atelier de construction et finalement elle est tout cela à la fois.

J’ai donc la chance d’avoir travaillé auprès d’enfants scolarisés en tant qu’orthophoniste puis principalement auprès d’enfants non scolarisés dans le cadre de la Lisière. C’est une chance parce que la diversité des parcours et contextes m’a obligée pour chacun, au-delà des circonstances, méthodes ou convictions à dégager ce qui m’apparaissait comme étant vraiment essentiel à l’épanouissement de la personne. Cet élément clé, je ne vois pas comment l’appeler autrement que “la capacité à apprendre”.

La capacité à apprendre : un mécanisme fabuleux

Qu’est-ce que cette chose dont le nom ne fait a priori pas rêver ? On pourrait l’appeler “créativité” mais la créativité est tellement séparée dans nos esprits de toute référence aux apprentissages qu’on ne parvient plus à faire le lien.

La capacité à apprendre ne consiste pas à savoir répéter des connaissances pré-existantes ; c’est une compétence innée et fondamentale présente chez tous. C’est un don de départ de la personne qui lui permet de trouver les moyens de répondre à ses besoins, créer, et finalement mener son propre chemin dans un état de satisfaction proportionnel à l’activité de dépassement des contraintes permise par cette capacité. Autrement dit, grâce à ce mécanisme naturel – alliage de curiosité et d’instinct de survie -, l’être humain vivant ne subit pas le monde (l’environnement, les autres, les connaissances etc) mais agit en son sein, le transforme, et cela lui procure de la satisfaction.

Cette capacité à apprendre, qu’on peut appeler l’intelligence, est d’une toute autre nature que ce qui s’évalue à travers les résultats scolaires ou autres tests ; elle est absolument vitale pour tout individu, pour son bien-être autant que pour son autonomie, et il est essentiel de la préserver et la favoriser.

Qu’il s’agisse de compétences linguistiques, motrices, intellectuelles, sociales, pragmatiques, toute expérience au sein de laquelle l’adulte accompagne l’enfant en lui fournissant des occasions de révéler sa propre intelligence enclenche un processus naturel : la personne moins expérimentée continuera d’apprendre par elle-même, au contact du monde ; mais au lieu de s’instruire par hasard et sans y penser, elle le fera de manière systématique et volontaire.

Les expériences d’apprentissage

Pour cette raison, les expériences d’apprentissage sont cruciales.

Elles peuvent prendre deux chemins :

– apprendre, cela peut être vécu comme l’obligation pour survivre d’absorber des informations et connaissances qui nous sont extérieures. Cela sous-entend une dépendance vis-à-vis de celui qui sait et, selon notre capacité à intégrer ce que l’autre sait, le chemin peut vite devenir : sentiment d’échec, perte de confiance en soi, souffrance, évitement.

– heureusement, apprendre peut être vécu autrement. Les apprentissages dit “informels” tels que celui de la marche ou de la langue maternelle nous en donnent l’exemple. Celui qui apprend baigne dans un environnement fertile qui lui permet, au prix de mille efforts mais sans que cela ne soit insurmontable, d’acquérir des compétences nouvelles. Le chemin prend alors une autre forme : sentiment de réussite, renforcement de l’estime de soi, gain d’autonomie, épanouissement de sa propre créativité, plaisir, enthousiasme.

Prendre le chemin de l’enthousiasme est possible pour tout le monde à condition de vivre des expériences d’apprentissage constructives où la personne plus expérimentée n’impose pas son savoir mais met la personne moins expérimentée en situation de comprendre par elle-même, de découvrir et d’exercer sa propre intelligence.

Voilà l’enjeu : offrir à l’enfant un terrain qui ne l’amène pas à se rapetisser devant l’ampleur des connaissances à ingurgiter mais qui accompagne l’ampleur de ses propres capacités.

Comment faire pour créer ces occasions ? Ce n’est pas si simple car nous sommes habitués, en tant qu’adultes, à intervenir auprès des enfants d’une façon qui bien souvent consiste à réduire leurs capacités innées plutôt qu’à les entretenir. Si certains agissent ainsi afin de se rassurer sur leur supériorité, beaucoup le font sans s’en rendre compte, par manque de confiance en la nature de l’enfant, par “gentillesse” envers lui, pour aider, se sentir utile ou par méconnaissance des mécanismes d’apprentissage. En même temps, ce n’est pas si compliqué du moment où l’on comprend que la capacité à apprendre est un mécanisme fabuleux qui fonctionne grâce à un moteur inépuisable.

Entretenir le moteur

Il n’y a pas de technique pour entretenir le moteur de la capacité à apprendre. Cela dépasse largement la question de “ce qu’on fait”, des méthodes, du formel ou de l’informel et même du contexte d’apprentissage. C’est d’ailleurs bien souvent lorsqu’on se focalise sur les méthodes ou conditions que l’on finit par manquer le but. C’est une direction qui consiste à ne jamais oublier que l’individu est foncièrement capable de vivre avec les autres, d’apprendre, de créer et d’agir sur le réel.

Quelles que soient les conditions dans lesquelles l’enfant grandit, tant qu’il a la possibilité de vivre des expériences d’apprentissage qui mettent à jour ses compétences innées, le moteur est entretenu. Certains enfants vivront beaucoup de ces expériences “constructives”, d’autres peu, d’autres des expériences qui vont à l’encontre de cela, quelque part peu importe, si l’enfant reste en contact avec ses propres capacités, il aura la possibilité de les exprimer un jour.

Les expériences les plus nocives pour sa capacité à apprendre seront les “fausses expériences constructives”, celles qui ne vont pas dans cette direction sans le savoir. C’est toute la différence entre préserver la capacité à jouer de l’enfant et lui proposer des activités ludiques.

Jouer, expérimenter, interagir… mais pas que

S’il n’y a pas de technique pour entretenir le moteur de la capacité à apprendre, il y a bien un moteur quand même ? Oui, le jeu.

Le jeu est le moteur naturel de la capacité à apprendre. Cela n’a rien à voir avec le fait d’amuser l’enfant, de ne faire que ce qui lui plaît ou de proposer des façons rigolotes pour apprendre la grammaire. Préserver la capacité de l’enfant à jouer, c’est le laisser jouer librement mais aussi prendre soin de son jeu, ne pas le déformer ni l’influencer mais l’identifier, s’y intéresser, y répondre, parfois lui permettre de s’amplifier parce que l’on connaît son rôle de moteur.

Parallèlement au jeu, la possibilité d’expérimenter par soi-même est ce qui permet que le moteur tourne en continu. Cela ne consiste pas à multiplier les activités et découvertes. Il s’agit de fournir à l’enfant des occasions d’agir sur la réalité. Pour cela, l’enfant doit avoir la possibilité qu’une envie émerge en lui. Cela suppose qu’il ne soit ni trop rempli ni trop vide de tout et qu’il ait du temps. Alors le désir de réaliser, inventer ou transformer quelque chose vient. Ce désir gonfle, oscille, passe par les doutes sur la faisabilité, les objections de l’enfant ou des autres, mais s’il est pris en compte par l’adulte, à un moment, l’aventure commence. Toute cette préparation permettra que l’enfant s’attelle à réaliser et ne lâche pas à la première difficulté, car c’est dans l’expérimentation qu’on découvre la ligne fragile entre subir le réel ou agir sur lui et à chaque fois qu’on transforme une difficulté en réalisation, on renforce notre capacité à apprendre.

De la même façon, on apprend au contact des autres, avec et parmi les autres. Les interactions enrichissent considérablement la capacité à apprendre parce qu’on découvre à travers les autres des façons différentes d’appréhender le monde, des compétences inédites, de nouvelles possibilités. Aller vers les autres, c’est accéder à tout cela en même temps que l’on découvre les inévitables difficultés inhérentes à la complexité des relations humaines. Socialiser et coopérer est une capacité innée. L’enfant va vers les autres parce qu’il y trouve du plaisir. Mais parfois, ce n’est pas si plaisant. C’est pourquoi le plaisir ne suffit pas, la capacité naturelle à socialiser et coopérer se révèle et s’entretient par des interactions qui ont du sens, des projets collectifs qui soutiennent l’enfant dans son désir d’aller vers les autres et les raisons qui le poussent à interagir.

La fin des “il faut” et la mutation réunitiste

On ne peut pas davantage résumer les choses à “jouer, expérimenter, interagir pour être capable d’apprendre” qu’on ne peut dire “écrire pour savoir écrire” ou “lire pour savoir lire”. Tout se joue dans le regard que l’on pose sur les capacités de l’enfant et l’attention qu’on y porte. Pour sortir des “il faut” lire, écrire, interagir, jouer, voir d’autres enfants… le seul moyen est de s’intéresser aux pourquoi, aux mécanismes et aux chemins d’apprentissage, à la fois universels et différents pour chacun.

Pour toutes ces raisons, la Lisière est et restera un terrain d’apprentissage quel que soit le contexte extérieur. Si je n’ai pas le pouvoir d’agir sur le destin de l’école ou de l’IEF, j’ai encore celui d’agir pour la préservation de cette capacité à apprendre.

Finalement, les contraintes extérieures, en m’obligeant à approfondir cette réflexion sur l’apprentissage, me conduisent à l’envie de réunir, sans doute parce que la capacité à apprendre fait partie de ces universels qui relient les individus tout en mettant à jour leurs particularités. Je ne suis pas pour réunir à tout prix mais j’avoue que lorsque je vois à quel point le fait d’annoncer une lutte contre les séparatismes a pour effet de cloisonner et séparer, je me dis qu’il est peut-être grand temps de ne plus être dupe.

Chacun est dans sa petite case, il y en a même une pour ceux qui par définition souhaitent s’en dégager : ils sont séparatistes. Alors il y a ceux qui se défendent d’être séparatistes, ceux qui assument de l’être, ceux qui ne sont pas d’accord avec le système, mais pas d’inquiétude il y a une case pour eux aussi, les anti-systèmes, puis tous les autres, les dys, les atypiques, les défavorisés, les anti… tout le monde finit dans sa petite boîte comme le chantait Graeme Allwright (2). Nous n’entrons dans ces petites boîtes qu’à condition de jouer le jeu d’une société qui transforme tout ce qui vient d’une décision intérieure personnelle, fruit d’un parcours unique, en opinions ou catégories. C’est le meilleur moyen pour donner lieu à de grandes batailles d’opinions qui séparent les uns des autres.
Je préfère sortir de la grande boîte à petite boîtes.

Les lisières

Ni séparatiste ni réunitiste, même si je trouverais bien que nous nous mélangions un peu plus, que ceux qui peuvent (cela marche pour tout : aller à l’école, ne pas aller à l’école, travailler, être autonome, choisir leur mode de vie…) aillent voir du côté de ceux qui ne peuvent pas et vice-versa. Au delà des -ismes, il y a des individus, des situations propres à chacun, des chemins.

Comme l’écrit John Holt, Juste après le droit à la vie, le plus fondamental des droits de l’homme est celui d’être maître de son esprit et de ses pensées. […] Quiconque nous ôte ce droit, tout éducateur soit-il, s’attaque à l’essence même de notre être et nous cause une blessure profonde et durable. Car il nous affirme ainsi que nous ne pouvons pas nous faire confiance à nous-mêmes, même pour penser, que notre vie durant nous dépendrons des autres pour connaître le sens du monde et celui de notre vie, et que nos propres interprétations, faites au regard de nos expériences, n’ont aucune valeur. (3)

Lorsqu’on parle d’apprentissage, de capacité à apprendre, il s’agit de cela. Cela ne peut pas et ne doit pas être réservé à un “contexte idéal”.
Certains enfants peuvent avoir des troubles, cela existe et nécessite d’avoir recours à des personnes qui ont choisi d’approfondir cette situation particulière telles que les orthophonistes, dont je suis.
La Lisière, elle, est là pour que chacun puisse cultiver sa capacité à apprendre. Elle est un lieu destiné non pas aux apprentissages mais à l’apprentissage afin que la personne ait la possibilité de rester maître de son esprit, de ses pensées et de ses actions, quelle que soit la porte d’entrée et le chemin. Pour certains cela passera par un coup de pouce sur un apprentissage en particulier, pour d’autres par une aide aux devoirs qui leur gâchent la vie, pour d’autres encore par des temps de vie collective, tous pourrons jouer, expérimenter et interagir afin de développer leur propre capacité à apprendre.

Il y a les territoires, les catégories, les cases dans lesquelles on peut trouver une place, pour un temps ou pour toujours, puis il y a une non-case : les lisières, ces espaces d’entre deux qui, en différenciant des territoires limités, les relient. Ces interstices circulent des uns aux autres, mouvants, et dessinent un “entre-deux” d’où peut émerger, l’humain, le commun à tous, le vivant.

 

  1. La loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République (dite aussi « contre le séparatisme ») est un texte législatif français. Elle est publiée au Journal officiel du 25 août 2021. Concernant l’Instruction En Famille, cette loi a eu des répercussions importantes. La formulation initiale prévoyait que l’IEF n’était pas possible pour des « convictions politiques, philosophiques ou religieuses des personnes responsables de l’enfant ». Cette formulation a été remplacée par une interdiction de scolariser à domicile pour « d’autres raisons que l’intérêt supérieur de l’enfant ». L’Assemblée nationale a validé un nouveau régime plus contraignant pour l’instruction en famille, la soumettant à une autorisation préalable de l’État, en lieu et place de la simple déclaration auprès du rectorat qui avait lieu jusque-là. Cette autorisation peut être accordée selon quatre motifs (État de santé de l’enfant (dont handicap), Pratiques d’activités sportives ou artistiques intensives, Itinérance de la famille ou éloignement géographique, Existence d’une situation propre à l’enfant motivant le projet éducatif) qui dans les faits réduisent considérablement les possibilités de choisir l’IEF pour les parents. Pour plus d’informations sur la loi : https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_confortant_le_respect_des_principes_de_la_R%C3%A9publique, sur ses conséquences pour l’IEF : https://www.lesenfantsdabord.org/le-scandale-de-linstruction-en-famille-sous-autorisation/#more-4409 []
  2. Les petites boîtes par Graeme Allwright, 1970. Chanson de Malvina Reynolds : Little Boxes

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  3. John HOLT, Les apprentissages autonomes, Éditions L’instant présent, 2014. []